
Ce n'est pas quelque chose que nous avions prévu, mais le Myanmar étant le plus boisé des pays d'Indochine, difficile d'échapper à la jungle birmane. Nous passons deux jours à tenter de franchir ses montagnes.
Récit illustré de ces moments perdus dans les montagnes. Et réflexion autour de la forêt.
Inle lake par le sud
Inle lake est un lac situé à l'est du Myanmar dans la région montagneuse proche de la Thaïlande. Pour y arriver, il faut franchir un col au Nord. Nous redescendons ensuite vers Yangoon au sud et décidons de prendre les petites routes du sud, nos cartes et GPS n'indiquent rien d'impossible à part un très gros col. Nous pensons l'éviter par un coup de bus.
Très vite, les pentes sont raides et après deux jours de camping en bord de lac nous arrivons au sud du lac. Quelques renseignements en ville, pas de bus pour bientôt. Nous continuons notre chemin. Mais très vite, nous nous perdons dans le cul de sac qu'est en fait la vallée. Il nous faut partir affronter les montagnes!
Affronter les montagnes
Au petit matin, nous tentons le stop, mais aucun camion ne passe. Nous comprendrons pourquoi plus tard. L'ascension débute tranquillement et nous tombons sur des panoramas magnifiques. Nous découvrons aussi l'étendu de notre itinéraire. Col après col, des montagnes à perte de vue!
Le premier jour les efforts sont constants mais les routes sont acceptables. Nous profitons de ces belles vues, peut-être les plus belles qu'on ai eu au Myanmar et relativisons dans l'espoir de franchir les montagnes en deux jours.
Peu de village, d'eau et de nourriture
Au milieu de ces montagnes, très peu de village et encore moins de restaurant. Il nous faut insister pour qu'on nous prépare un repas et l'eau que nous trouvons à tout de même un goût prononcé. Mais il faut bien s'hydrater.
Le regard des villageois est plutôt étonné, de nous voir nous cycliste au milieu de cette jungle. Nous rencontrons sur la route quelques locaux originaux et certains bien alcoolisés. L'ONU croise même notre route pour un "Food program" dans ces villages très éloignés. Ils nous offrirons quelques oranges acceptés bien volontier.
Où camper? A droite la pente de la jungle et à gauche son ravin! A chaque virage nous explorons les fourrés dans l'espoir d'un petit carré pour nos tentes. Nous trouvons finalement, au milieu des bruits de début de nuit, un campement dont nous nous souviendrons.
Les pistes défoncées
Le deuxième jour, la matinée commence bien, un mariage dans un village, une jeune fille nous crie "I love you" et un bon petit déjeuner. Mais très vite la route devient un champs de pierre et nos vélos, peu fait pour ça, enchaînent les crevaisons et les problèmes de dérailleur. Après 4 heures de combat, le moral est au plus bas...
Le sauvetage inespéré
A midi, c'est éreintés que nous trouvons où déjeuner. A ce rythme, il nous faudra encore trois jours! Sur une piste défoncée qui nous explose le dos et abîme nos vélo! Nous espérons un miracle.
Et puis, comme il n'y en a pas eu depuis deux jours, une camionnette vide passe. Je saute de mon assiette et les interpelle! Il accepte de nous prendre. Hourra! Le calvaire et fini! Nous passerons l'après-midi brinquebalés à l'arrière de la camionnette à contempler la canopée de la jungle. Un enfer si magnifique pourtant mais où l'homme n'est pas vraiment le bienvenu.
A savoir sur la forêt birmane
Passé de l'autre côté, la jungle disparaît peu à peu au profit de monoculture de bananier et de palmier. Le Myanmar est le pays le plus boisé d'Indochine mais c'est aussi celui où la déforestation est la plus active. Le besoin de terre cultivable et de bois pour cuisiner met une pression considérable sur la jungle existante.
90% de la population birmane cuisine au feu de bois et les feux volontaires de brousse auxquels nous assistons ne sont pas rare. Une activité qui à le don d'enfumer quelque peu matin et soir le
ciel de Birmanie, tel la pollution de nos villes. Pour lutter contre ce problème, le gouvernement distribue via une ONG des four plus efficients en énergie pour réduire la consommation de bois.
Un effort qui permet de diminuer la consommation de bois par foyer d'une tonne par an!
Ces deux jours dans la jungle nous aurons permis de nous rendre compte de la réalité de cette forêt, de sa fragilité mais aussi de sa force qui nous aura poussée au bout de l'effort.
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isa (lundi, 09 février 2015 19:32)
Magnifique! comme j'aimerais être avec vous. Tu as opté pour le rasage finalement? bon courage à tous les deux.
melanie (vendredi, 06 mars 2015 19:52)
Cool video. Inspiring as usual, daring and adventurous, thank you for writing in such detail!! And for educating us as you perceive these new cultures.